« La marche est ouverture au monde. Elle rétablit l’homme dans le sentiment heureux de son existence (…) Marcher, c’est vivre par corps. Le recours à la forêt, aux routes ou aux sentiers ne nous exempte pas de nos responsabilités croissantes envers les désordres du monde, mais il permet de reprendre son souffle, d’affûter ses sens, de renouveler sa curiosité. La marche est souvent un détour pour se rassembler soi. »
David Le Breton, Eloge de la marche
Depuis une quinzaine d’années, nous proposons à l’ensemble des élèves et des professeurs du collège de se mobiliser annuellement au profit d’un projet de solidarité dans le cadre d’une marche parrainée.
Voici quelques‐unes des richesses pédagogiques et symboliques que l’on retrouve dans le fait de mettre toute notre école en marche …
La Marche, une mise en œuvre du projet pédagogique
Cette initiative s’inscrit en effet :
« Une prise de conscience progressive de la responsabilité de chacun dans la société et au collège, ce dernier étant considéré comme un microcosme ouvert à la réalité du monde environnant sous tous ses aspects ; Une solidarité à tous les niveaux: (…) en faisant prendre conscience des inégalités de tous types et en veillant à former des acteurs de changement social(…) ».
La Marche parrainée a donc un sens éducatif, au même titre que d’autres journées telles la Journée Sportive, la Journée Santé, la Journée Portes Ouvertes, etc.
La Marche, une ouverture à la réalité du monde
Nous choisissons chaque année un projet de solidaritéqui permet de sensibiliser tous les élèves (de la 1èreà la 6ème) à une réalité différente de la nôtre.
Une année sur deux, le projet choisi vise une zone moins favorisée à l‘étrangeret l’autre année nous choisissons un projet plus proche de nous, en Belgique.
Nous optons tout particulièrement (mais pas exclusivement) pour des projets qui promeuvent l’éducation, parfois difficilement accessible ou organisable dans certaines régions du monde ou qui concernent le milieu des enfants et jeunes avec un handicap ou vivant une situation précaire (sans‐ papiers, illettrés, …).
La Marche, une prise de conscience des inégalités
A partir d’un projet concret, nous souhaitons élargir la réflexionet permettre aux jeunes de prendre conscience des enjeux du monde dans lequel ils sont amenés à vivre et des inégalités de tous types qui y sont présentes.
Pour cela, nous veillons à choisir des pays et des problématiques différentespour ouvrir les jeunes à des réalités géographiques, climatiques, sociales et politiques diverses. Ainsi, après avoir soutenu un projet pour des jeunes de la rue au Guatemala, nous avons marché pour aider à la scolarisation de mineurs étrangers non accompagnés à Rixensart, pour la construction de puits à Madagascar ou encore pour la prévention de l’illettrisme à Roux près de Charleroi.
Au‐delà d’une information sur le projet soutenu, nous voulons offrir aux élèves différentes clés de lecturede la problématique au moyen d’outils diversifiés : lecture de romans traitant de l’illettrisme, rencontre avec un spécialiste des migrations ou de l’accès à l’eau, jeux de sensibilisation aux rapports Nord‐Sud, etc.
Chaque fois que c’est possible, nous mettons nos élèves en contact avec les bénéficiaires du projet à travers des rencontres(visite de la maison communautaire La Rochelle à Roux, organisation d’une journée ludique et festive avec les jeunes du centre pour réfugiés de Rixensart, …).
La Marche, une éducation à la prise de responsabilité
Mobiliser et réunir l’ensemble de la communauté scolaire une fois l’an autour d’un tel projet implique un engagement de chacun et la prise de responsabilités individuelles et collectives.
Chaque élève est amené à se sentir responsable du projet choisi en investissant de son temps pour chercher des parrainages et participer activement à la marche le jour‐même.
Par ailleurs, pour pouvoir faire circuler l’information et stimuler les élèves à s’investir dans le projet, nous invitons chaque classe à se choisir deux délégués‐ marche qui seront le relais entre la classe et l’équipe organisatrice de la Marche tout au long de l’année. Les délégués des 6 années sont invités à se retrouver à différents moments pour recevoir les informations, préparer les activités, exprimer leurs idées ou difficultés. Une belle occasion de participation et de collaboration entre tous les niveaux d’âge.
Le profil et le rôle du délégué‐Marche est explicité dans un document proposé aux élèves avant les élections de délégués. Ceci permet à chacun de s’engager en connaissance de cause et d’exercer ensuite ses responsabilités du mieux qu’il peut. En soutien des profs‐ relais sont chargés dans chaque classe de favoriser la dynamique autour de la Marche.
La Marche, un acte symbolique et un temps de convivialité
La Marche parrainée a lieu traditionnellement au printemps. Elle est l’occasion de poser un acte symbolique et de vivre un temps de convivialité important pour notre communauté scolaire.
Marcher tout simplement en signe de solidarité, aux côtés de 1.500 autres élèves et professeurs, pendant une bonne partie de la journée, représente un véritable défi pour nombre de jeunes qui ont du mal à bouger et à se bouger. Si beaucoup au départ ne voient pas l’intérêt de marcher et renâclent devant cet « effort », peu à peu ils découvrent qu’à travers cet engagement physique qui pousse certains à se dépasser, on donne un peu de soi très concrètement ; que marcher ensemble, jeunes et aînés, professeurs et élèves, c’est vivre déjà entre nous une certaine solidarité en manifestant à l’extérieur l’engagement que nous prenons.
Enfin, la Marche est l’occasion d’un temps de convivialité et de fête puisque elle se clôture par un goûter préparé avec le concours précieux des parents et par un temps musical (concert, cabaret, …) dans la cour de récréation. Un temps privilégié où nous expérimentons une mobilisation commune, tous unis autour d’un même projet.
Sur les feuilles de l’arbre de la solidarité, les Marches parrainées au fil des ans …
1998 Les enfants aux tambours ‐ Brésil
1999 Les enfants des rues de Bujumbura ‐ Burundi
2000 Communauté des alagados ‐ Bahia, Brésil
2001 Les Iles de Paix de Pangor ‐ Equateur
2002 Les enfants de Jampa ling ‐ Tibet
2003 Ecole « La Cime » ‐ Genval
2004 Ecole de Prikro ‐ Côte d’Ivoire
2005 Oxfam ‐ Kenya
2006 Ecole « l’Escalpade » ‐ LLN
2007 Ecole de Kiryama ‐ Burundi
2008 Action Damien ‐ Triangle de l’Inde
2009 L’Entraide Saint Gilles ‐ Bruxelles
2010 Mojoca, jeunes de la rue ‐ Guatemala
2011 Les amis de Kirikou, Fedasil ‐ Rixensart
2012 Des puits pour Mangily ‐ Madagascar
2013 1500 mots pour Polo, « La Rochelle » ‐ Roux (Charleroi)
2014 Centre scolaire de Balan ‐ Haïti
2015
2016
2017
2018
2019
2020
2021